Info + Ecornage des veaux

Ecorner les veaux
Avec méthode pour le bien-être de tous

Pour différentes raisons d’ordre réglementaire ou de gestion du troupeau, l’écornage des veaux se développe. Il bénéficie d’améliorations permettant une pratique facile et fiable à condition d’intervenir précocement et avec méthode.

L’anatomie et le développement de la corne, …

Si l’écornage est réalisé sur des veaux âgés de moins de 2 mois, le bourgeon cornual, non soudé à l’os (cf. illustration), va être détruit par une simple cautérisation qui va couper son irrigation et ainsi stopper le développement de la corne. Après l’âge de 2 mois, la corne s’est développée, le bourgeon s’est soudé à l’os du crâne, la zone est richement vascularisée et l’innervation développée, l’intervention est plus longue, plus traumatique et plus douloureuse avec de possibles risques infectieux (ouverture du sinus).

Anatomie et développement de la corne (RMT Bien-être animal)

A la naissance, les veaux présentent un bourgeon cornual flottant dans la peau et non rattaché à l’os du crâne. Au fil des jours, ce bourgeon se soude à l’os du crâne. Ce développement, plus ou moins rapide selon les animaux et les races se fait dans les 2 premiers mois de vie. Il entraîne une communication de la corne avec le sinus frontal.

… l’effet de l’âge sur la douleur…

Des expérimentations ont été menées pour comprendre comment les veaux ressentent et expriment la douleur, connaître les facteurs de variation (âge, technique d’intervention…), identifier les apports des molécules… Dans ces études, différents marqueurs sont suivis en tant qu’indicateurs de douleur : taux de cortisol et catécholamines, comportement, fréquences cardiaques et respiratoires, marqueurs de l’inflammation, cicatrisation des plaies, prise alimentaire et gain moyen quotidien… Il en ressort que les jeunes veaux ressentent moins la douleur, présentent moins d’inflammation et cicatrisent plus vite.

… imposent un écornage des veaux avant l’âge de 4 semaines

Il est recommandé de réaliser l’écornage des veaux avant l’âge de 4 semaines. Cela découle des éléments anatomiques et physiologiques indiqués ci-dessus. L’intervention peut intervenir dans les premiers jours de vie sans problématique particulière s’il est effectué avec méthode. L’écornage des veaux se réalise par voie chimique ou thermique. Il nécessite une bonne contention (cage de contention veau avec système anti-recul et anneau pour tenue de la tête) et une tonte de la zone (cf. illustration). L’écornage thermique est à privilégier par rapport à l’écornage chimique. Il est d’autant moins traumatisant que le veau est jeune et qu’il n’est pas nécessaire d’appliquer longtemps le fer sur le cornillon pour le cautériser avec une contention par conséquent plus facile. Certaines pratiques du passé, comme « faire sauter le cornillon », sont à proscrire. L’application locale de caustique, plus risquée en raison des coulures possibles, est perçue à tort comme moins douloureuse car l’action du produit donc la douleur est plus étalée dans le temps. La réglementation laisse à l’éleveur le choix de la méthode dès lors que le veau a moins de 4 semaines et impose l’écornage thermique et le recours à une analgésie pour les écornages effectués au-delà de 4 semaines.

Une réduction de l’inflammation quel que soit l’âge

L’arsenal analgésique met à votre disposition sédatif, anesthésique local et anti-inflammatoire. Chez le jeune, c’est l’inflammation qui présente le plus d’impact, elle est source de douleur dans les 36 heures. Pour la limiter, un anti-inflammatoire non stéroïdien est à administrer en début d’intervention quel que soit l’âge du bovin. Le coût de cette injection est largement compensé par la différence de GMQ entre animaux avec ou sans cette médication.

Une sédation ou une anesthésie locale après l’âge de 4 semaines et chez les adultes

La sédation ou l’anesthésie locale est physiologiquement et réglementairement nécessaire après l’âge de 4 semaines et chez les adultes. La sédation se réalise à l’aide de molécules type xylazine, elle tranquillise complètement l’animal. L’usage de ces molécules comporte des risques chez le jeune veau (sédation excessive, hypotension sévère) et n’abolit la douleur qu’avec des doses élevées. Ces molécules ne sont pas sans danger non plus pour le manipulateur qui peut accidentellement s’auto-injecter le médicament. Pour l’anesthésie locale, le lieu d’injection se situe dans la fosse temporale (à égale distance de l’angle externe de l’œil et de la base de la corne, à 1 cm au-dessous du bord arrondi du frontal et à 6-10 mm de profondeur). Que ce soit pour lutter contre l’inflammation, pour la tranquillisation ou l’anesthésie locale, votre vétérinaire intègre l’écornage des veaux dans le protocole de soins et prescrit ensuite les médicaments nécessaires. Rappelons que chaque utilisation de médicaments est à enregistrer dans le registre d’élevage.

Des étapes à respecter pour une qualité d’intervention optimale
1. Immobiliser parfaitement le veau
Une contention adaptée demande une tête de contention autobloquante, une barre anti recul et un anneau pour la tenue de la tête. Les cages de contention veau ainsi équipées permettent à une personne seule de manipuler rapidement le veau et effectuer un écornage précis, rapide et fiable.
2. Tondre la zone
Une tonte préalable permet de dégager la zone pour localiser précisément l’emplacement du bourgeon cornual dès le premier jour de vie de l’animal. De plus, la tonte va limiter la présence de poils pouvant être à l’origine de Ecornagecontamination de la plaie engendrée par l’écornage.
3. Cautériser et pas plus
Cela consiste à couper l’alimentation sanguine qui alimente le cornillon et non pas à le calciner tout en étant vigilant de ne pas mutiler la table osseuse profonde. Il suffit de couper la peau et les vaisseaux autour du bourgeon cornual pour que les cornes ne poussent plus. Pour un écornage rapide (moins de 10 secondes), la température de l’écorneur doit être élevée (> 650 °C). Il est important de ne pas éteindre l’appareil entre chaque veau afin de maintenir une chaleur constante. En respectant ces précautions élémentaires, le stress sera très limité.
4. Vérifier le cercle de cautérisation
Les repousses partielles de cornes sont souvent la conséquence d’un travail imparfait. Soit parce que l’écornage a été réalisé trop tard, le diamètre de l’embout du cautérisateur était insuffisant et n’a pas détruit tous les tissus périphériques ; soit parce que la cautérisation n’a pas concerné la totalité des veines. Il est donc impératif de vérifier que le cercle de cautérisation autour du cornillon est parfaitement continu.
5. Toujours désinfecter
La pulvérisation d’un spray désinfectant présente deux objectifs : éviter les infections par l’action désinfectante et limiter l’inflammation locale par l’action refroidissante du spray. Pour une cicatrisation dans les meilleures conditions, on rappellera l’importance du respect des mesures sanitaires de base, notamment en matière de propreté et de ventilation des bâtiments d’élevage.

Un appui technique, une large gamme de produits et de services proposée par Farago Creuse
L’écornage des veaux est devenu incontournable. Les techniques ont évolué et permettent une adaptation à vos élevages en fonction de vos besoins et en respectant le bien-être animal et la gestion de la douleur. Les techniciens qualifiés et expérimentés de Farago Creuse (environ 1.000 écornages veaux réalisés par an) sont à votre disposition pour vous informer et vous conseiller sur la pratique de l’écornage des veaux au sein de votre élevage. Ils peuvent vous proposer le service « écornage veaux » avec des passages programmés ou le « kit écornage » avec cage de contention veau, tondeuse, écorneur et bombe désinfectante. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à nous contacter.

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