Info + Ecornage des adultes

Ecornage des bovins : un outil à intégrer dans la gestion de son troupeau

La pratique de la stabulation libre et toute méthode d’élevage entraînant une promiscuité forcée des bovins (râteliers pour troupeaux en plein air…) présentent de nombreux avantages pour les animaux et les hommes, mais impliquent certaines contraintes.

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Au pâturage, l’espace permet à chaque animal de vivre dans une certaine quiétude ayant à disposition des distances de sécurité suffisantes en cas de conflit. Dès la rentrée en stabulation, la mise en lots et la séparation des sexes, le contexte devient différent. Les animaux se retrouvent en concurrence pour l’alimentation, l’abreuvement et le couchage. La hiérarchie naturelle doit être réactualisée à chaque mise en lot. De plus, chez les mâles, cette situation nouvelle qui leur est imposée jeune, transforme les simulacres d’intimidation en combats dangereux.
Le cuir des bovins est bien sûr un débouché non-négligé par les tanneurs, mais il est avant tout une barrière sanitaire pour l’animal. Si les déchirures et cicatrices sont redoutées en tannerie, ces blessures sont une souffrance pour l’animal et une source de contamination par des agents pathogènes.
Lors du ramassage des animaux, de leur mise en lot, puis de leur acheminement sur de nombreux kilomètres, les accidents sont fréquents et entraînent des dépréciations, voire des abattages d’urgence ou encore des morts.

Avec l’écornage :
• Les animaux présentent beaucoup moins de danger pour eux-mêmes et pour l’homme.
• L’agressivité des animaux diminue.
• La densité de mise en lot peut être augmentée.
• Le passage aux cornadis devient aisé dans certaines races.
• Davantage d’animaux peuvent s’aligner à l’auge et les performances des lots deviennent plus homogènes.

Quand écorner ?
La décision de l’âge d’écornage dépend du type d’installation, de la main d’œuvre disponible, du nombre d’animaux à écorner, de l’expérience avec les techniques d’écornage, de la sensibilisation à l’effet de cette opération sur la santé des veaux, ainsi que de la demande du marché. L’écornage des veaux présente de nombreux avantages mais demande une intervention régulière au cours de la saison de vêlage et intéresse un nombre plus grand d’animaux. Par contre, les bovins écornés très jeunes peuvent développer d’autres méthodes de défense traumatiques pour leurs congénères.
A l’inverse, un écornage vers l’âge de 2 ans concerne souvent un nombre d’animaux plus restreint, limite les capacités d’adaptation vers d’autres moyens de défense pour l’animal, mais est plus traumatique. De plus il ne permet pas le contrôle des problèmes pour les jeunes bovins (en particulier les taurillons).

Comment écorner ?
Ecorneuse hydrauliqueL’écornage peut se pratiquer sur des animaux adultes. Il faut alors en effet attendre que la corne ait réellement poussé. L’écornage se réalise avec une écorneuse hydraulique qui produit une coupure franche et rapide. L’appareil fonctionne sur la prise hydraulique du tracteur. Le seul bruit est celui du tracteur, auquel les animaux sont habitués. Pour réaliser cette opération, une anesthésie locale sera pratiquée. Elle se réalise par une injection de 5 à 6 ml d’une solution d’anesthésique local dans la fosse temporale à égale distance du bord antérieur de la corne et de l’angle postérieur de l’orbite, à un cm environ au dessous du bord arrondi du frontal, à 6 à 10 mm de profondeur. Un garrot permettant l’hémostase sera posé et retiré entre 6 et 12 heures plus tard. Les différents médicaments nécessaires (anesthésique local, AINS) seront obtenus par l’éleveur auprès de son vétérinaire avec une délivrance sur ordonnance dans le cadre du protocole de soins. Leur utilisation sera notée sur le carnet sanitaire.

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