Gérer les boiteries pour « parer » aux pertes économiques
Déformation des onglons, modification des aplombs, inconfort dans les déplacements constituent des critères d’alerte qui doivent faire réagir rapidement, d’où l’importance d’une observation adaptée.
Le pied du bovin est fragile et sa santé peut se dégrader rapidement et de manière inéluctable une fois que les premières déformations sont initiées. Il convient donc d’intervenir rapidement pour guérir au plus vite la lésion qui s’annonce.
Repérer rapidement les vaches en inconfort avant qu’elles ne deviennent boiteuses
Au niveau du pied, toute déformation, toute lésion initiée va s’aggraver dans le temps et déboucher sur une boiterie. Le temps de récupération après le parage sera fonction de l’importance de cette déformation ou de cette lésion qui est en lien direct avec le délai d’intervention. De plus, avec le temps, des complications peuvent survenir et compromettre la pleine récupération fonctionnelle, d’où l’importance de repérer rapidement les vaches en inconfort avant qu’elles ne deviennent boiteuses.
Une observation des onglons, des aplombs et de la courbure du dos
Cela implique de détecter quelques signes d’alerte en effectuant une observation de l’animal à l’arrêt mais aussi en mouvement, il sera ainsi examiné :
• Les onglons. Dès que des éléments de déformation apparaissent, une intervention est à programmer (voir ci-dessous pied « normal » et « anormal »).
• Les aplombs. Observez les aplombs et les changements de positionnement (vache qui piétine) est un outil d’alerte (voir ci-dessous aplombs « verticaux et parallèles »).
• La courbure du dos. La position du dos est en relation directe avec l’inconfort de l’animal. Une vache à l’aise sur ses pieds marche avec un dos plat. Toute concavité du dos constitue un signe d’alerte d’autant plus important que la concavité augmente et est accompagnée de boiterie.
Le pied à l’état « normal »
Sur un pied sain, l’appui se réalise sur la projection de la muraille et sur le talon. La sole s’avère concave. Le poids du corps tend à provoquer un resserrement des premières phalanges. L’onglon sain présente une forme régulière. Sa corne apparaît ferme et lisse et présente des sillons réguliers sur la muraille, parallèles au bord de la couronne. La muraille, que ce soit en pince ou latéralement, doit être rectiligne de la couronne au bord d’appui. L’angle entre la muraille et la sole se situe aux alentours des 50°. La longueur de la sole est d’environ 2 fois la hauteur de la muraille. Les onglons postérieurs sont plus longs et plus pointus que les onglons antérieurs. Les onglons externes sont plus larges que les internes.
Le pied à l’état « anormal »
Même si tous les onglons peuvent être atteints, l’onglon externe postérieur s’avère être celui qui connaît, dans plus de 80 % des cas, une déformation. La biomécanique du pied des bovins explique ce phénomène. L’onglon le plus atteint est celui qui subit les grandes variations de charge. A l’arrière, c’est l’onglon externe et à l’avant, l’interne avec une implication plus importante des postérieurs. Les caractéristiques anatomiques du pied des bovins font que la pression sur le pododerme de la sole s’exerce sur la partie axiale postérieure de l’os du pied. Cette irritation des tissus du pied va entraîner une croissance en longueur et en épaisseur de la corne et de la sole en avant de l’os du pied qui explique l’allongement en pince, l’enroulement de la paroi sous la sole et sa convexité. Cela survient lorsqu’il n’y a pas d’usure compensatrice en raison de problèmes de gestion de troupeau (alimentation acidogène ou carencée, bâtiment mal conçu, aire d’exercice dégradée, facteur héréditaire…) ou que d’autres pathologies (fourchet, dermatite…) viennent accentuer ce phénomène.
Des aplombs « verticaux et parallèles »
La modification des aplombs est un critère d’alerte majeure d’atteinte de l’appareil locomoteur où les affections des pieds sont de loin les plus importantes et les plus fréquentes (70 à 90 %). Les aplombs peuvent être facilement observés aux cornadis. Vus de derrière, les membres postérieurs doivent être verticaux et parallèles. Plus les jarrets se resserrent et les onglons partent vers l’extérieur, plus les lésions risquent d’être sévères. Une vache qui se positionne en écartant systématiquement les pieds indique son inconfort.
Une intervention à réaliser dès les premiers signes avec un inventaire maintenant pour une intervention collective programmée
Le repérage d’un signe d’alerte sur un bovin doit faire réagir l’éleveur même si la vache ne boite pas encore. Un lever du pied sera impérativement à effectuer. Afin de ne pas se retrouver confronté à l’urgence avec les pertes de production correspondantes, un inventaire des animaux demandant une intervention est à réaliser. Un pareur de Farago Creuse peut aider à la sélection des animaux nécessitant une intervention.
Le parage préventif des bovins
Le parage permet de rectifier l’excès de corne sur un pied. La corne pousse régulièrement et devrait s’user normalement mais sous l’effet de certains facteurs (alimentation, bâtiment mal conçu, aire d’exercice dégradée, facteur héréditaire,…) la corne ne s’use pas et le pied du bovin se déforme. C’est à ce moment qu’il faut intervenir pour prévenir les boiteries. Le parage préventif a pour but de ramener le pied à des dimensions normales pour équilibrer le poids du corps sur tous les onglons. Le pareur coupe à la bonne longueur en pince (7 cm entre le bout des poils et la pointe de l’onglon), il aplanit la sole en mettant les deux onglons au même niveau. Il termine par le creux axial. Lors de découverte de lésions, un parage curatif est effectué, il se déroule de la même manière que le préventif. Il faut en plus dégager la partie malade en supprimant l’appui de cette partie. Lors du parage, les principaux problèmes rencontrés sont l’ulcère de la sole qui se complique par une « cerise », l’ouverture de la ligne blanche au talon, le fourchet, la limace, la seime interne ou en pince, la dermatite digitée ou maladie de Mortellaro…
Farago Creuse à votre disposition avec des pareurs formés et du matériel adapté
Le parage est un travail délicat. Il doit être fait avec précision et du matériel adapté. Farago Creuse met à votre disposition deux pareurs spécifiquement formés avec le matériel de contention adapté pour effectuer des parages préventifs et ainsi prévenir les boiteries des bovins. Farago Creuse dispose d’une cage de parage hydraulique afin de réaliser les interventions dans de bonnes conditions tout en veillant au respect du bien-être animal. Cette activité, répartie sur l’année, connait des pics, notamment en période de mise à l’herbe. Cela implique d’anticiper, dans la mesure du possible cette problématique en nous contactant de façon précoce. Cela aura deux conséquences bénéfiques, d’une part, un parage préventif réalisé dans les conditions et, d’autre part, une fluidité dans la réalisation avec de courts délais d’intervention. Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à nous contacter.
Important!
Les principaux facteurs favorisants de boiteries
En relation avec le type de pathologie du pied observée, la prévention des boiteries passe par l’identification des facteurs favorisants spécifiques de son troupeau :
Le bâtiment, sa conception
Mal conçu, un bâtiment peut engendrer des déséquilibres. Tout aménagement impliquant un report du poids sur les membres antérieurs ou postérieurs entraîne une modification des aplombs et une surcharge des onglons : logettes mal dimensionnées ou dotées d’une marche trop haute (> 20 cm), aires d’attente à pente trop forte (> 7%), position forcée vers l’avant pour s’alimenter…
Le bâtiment, son entretien et son ambiance
L’humidité est essentielle pour le développement microbien. Une ventilation défectueuse, un paillage inefficace (paille humide) ou insuffisant, un raclage trop rare de l’aire d’exercice constituent autant de facteurs responsables de boiteries d’origine infectieuse.
Le bâtiment, son sol, son aménagement
Un sol glissant perturbe la locomotion des animaux et peut être à l’origine de glissades, chutes avec comme conséquences : traumatismes de la sole, entorses, fractures… La présence d’objets coupants ou pointus peut provoquer des plaies conduisant à une infection plus ou moins grave selon la localisation et la précocité d’intervention (arthrite, pododermatite septique).
L’alimentation, acidose subaiguë, déficit énergétique, carences en minéraux
Le risque majeur est lié aux rations acidogènes, responsables de fourbure. Elle provoque une inflammation de la couronne (au-dessus des onglons) avec une douleur importante. Un déficit énergétique peut entraîner un état de cétose subaiguë, facteur favorisant de fourbure ou de maladies infectieuses du pied. Les carences en minéraux, tant en matière de macroéléments (P, Ca, Mg) que d’oligoéléments, constituent un cofacteur fortement favorisant.
La sous-détection des boiteries et le manque de précocité dans les interventions
Le repérage des animaux boiteux est essentiel pour une prise en charge précoce, facteur primordial de guérison et de limitation de l’impact sanitaire et économique de la boiterie. Le parage préventif permet de prévenir l’apparition des lésions de complications.
Important!
Les principaux facteurs favorisants de boiteriesEn relation avec le type de pathologie du pied observée, la prévention des boiteries passe par l’identification des facteurs favorisants spécifiques de son troupeau :
Le bâtiment, sa conception
Mal conçu, un bâtiment peut engendrer des déséquilibres. Tout aménagement impliquant un report du poids sur les membres antérieurs ou postérieurs entraîne une modification des aplombs et une surcharge des onglons : logettes mal dimensionnées ou dotées d’une marche trop haute (> 20 cm), aires d’attente à pente trop forte (> 7%), position forcée vers l’avant pour s’alimenter…
Le bâtiment, son entretien et son ambiance
L’humidité est essentielle pour le développement microbien. Une ventilation défectueuse, un paillage inefficace (paille humide) ou insuffisant, un raclage trop rare de l’aire d’exercice constituent autant de facteurs responsables de boiteries d’origine infectieuse.
Le bâtiment, son sol, son aménagement
Un sol glissant perturbe la locomotion des animaux et peut être à l’origine de glissades, chutes avec comme conséquences : traumatismes de la sole, entorses, fractures… La présence d’objets coupants ou pointus peut provoquer des plaies conduisant à une infection plus ou moins grave selon la localisation et la précocité d’intervention (arthrite, pododermatite septique).
L’alimentation, acidose subaiguë, déficit énergétique, carences en minéraux
Le risque majeur est lié aux rations acidogènes, responsables de fourbure. Elle provoque une inflammation de la couronne (au-dessus des onglons) avec une douleur importante. Un déficit énergétique peut entraîner un état de cétose subaiguë, facteur favorisant de fourbure ou de maladies infectieuses du pied. Les carences en minéraux, tant en matière de macroéléments (P, Ca, Mg) que d’oligoéléments, constituent un cofacteur fortement favorisant.
La sous-détection des boiteries et le manque de précocité dans les interventions
Le repérage des animaux boiteux est essentiel pour une prise en charge précoce, facteur primordial de guérison et de limitation de l’impact sanitaire et économique de la boiterie. Le parage préventif permet de prévenir l’apparition des lésions de complications.
Warning!
La maladie de Mortellaro ou dermatite digitée
La dermatite digitée ou maladie de Mortellaro est une maladie contagieuse responsable de boiteries chez les bovins. Décrite en Italie, en 1974, elle s’est largement répandue dans les troupeaux bovins laitiers. Une fois introduite dans un troupeau, elle provoque des épisodes de boiteries et son éradication est quasi impossible. Cette maladie a d’importantes répercussions, tant sur le bien-être des animaux atteints que sur la productivité des exploitations.
A quoi est due cette maladie ?
La dermatite digitée est une maladie infectieuse multifactorielle. Elle implique des bactéries anaérobies du genre tréponème. Ces bactéries sont nécessaires pour que la maladie apparaisse mais elles ne produiront la maladie que dans certaines conditions : fragilisation de la peau digitée (sols humides, sales et/ou traumatisants) avec incapacité de l’hôte (la vache) à combattre l’infection (défaut de qualité de la barrière cutanée, et/ou de réponse immunitaire).
Comment la maladie se transmet-elle ?
La principale source des tréponèmes impliqués dans la dermatite digitée sont les lésions actives de dermatite digitée. La maladie est le plus souvent introduite dans un troupeau sain par l’achat d’un animal infecté. Si les conditions sont favorables, la maladie se propage par contact de proximité entre animal infecté et animal sain.
Certains animaux sont-ils plus sensibles ?
Certaines vaches développent plus la maladie, du fait de différences anatomiques et/ou de différences dans la qualité de la réponse immunitaire. Les fortes productrices et les vaches de race Prim’Holstein sont plus sensibles. Certains stades physiologiques sont plus propices : primipares, pic de lactation.
Quelles sont les manifestations cliniques de cette maladie ?
Au début de la maladie, les animaux atteints ne présentent souvent aucun signe de boiterie. A ce stade, une inspection minutieuse des pieds révèle une petite lésion érosive circonscrite rosée, le plus souvent située sur les postérieurs à la jonction entre la peau et la corne des onglons. Puis, les manifestations cliniques vont de simples piétinements à une suppression d’appui. Le pied atteint dégage une odeur nauséabonde et des poils plus longs peuvent être présents, formant un cercle au dessus des talons. L’inspection du pied atteint révèle une lésion caractéristique : ulcération superficielle circonscrite de la peau digitée, rose à rouge avec parfois des plages beiges ou grises. D’abord lisse, la lésion devient granuleuse (aspect en framboise), puis des papilles filiformes apparaissent à sa surface. Dans les cas très avancés, les lésions peuvent prendre un aspect nodulaire.
Source : UMT Maîtrise de la santé des troupeaux bovins.
Que peut-on faire pour prévenir et contrôler la dermatite digitée ?
La prévention et le contrôle de la dermatite digitée reposent les mesures suivantes :
• Détecter par inspection des pieds tous les animaux toutes les 3 semaines sur le quai de salle de traite, par exemple.
• Traiter précocement par pulvérisation d’antibiotique (tétracycline) sur les zones lésées.
• Maintenir un sol propre et sec afin de favoriser la résistance de la barrière cutanée.
• Faire un inventaire régulier (tous les 6 mois) sur l’ensemble du troupeau afin de programmer une intervention collective de parage préventif.
• Contrôler les animaux à l’achat, en particulier pour les troupeaux encore indemnes.
La mise en place d’une désinfection régulière des pieds pourra aider au contrôle de la maladie, à condition qu’elle soit correctement réalisée. N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations et pour vous équiper en pédiluves.
Dossier disponible à cette adresse :
http://idele.fr/domaines-techniques/publication/idelesolr/recommends/la-dermatite-digitee.html